Alors que le Togo s’apprête à vivre des périodes électorales décisives pour l’avenir du pays, UNIR, comme tous les autres partis politiques, se presse à remporter cette bataille. Ayant embarqué le pays dans des réformes structurelles et dans un processus de décentralisation depuis 2019, le parti au pouvoir cherchera à conserver sa mainmise sur les affaires afin de poursuivre son programme de développement.
Des élections législatives et régionales sont prévues cette année au Togo et doivent se tenir le 20 avril 2024. Ce double scrutin reste décisif et servira à élire en partie les 113 membres de l’Assemblée Nationale togolaise, suscitant des préparatifs de part et d’autres de la classe politique. Du parti au pouvoir à ceux de l’opposition, le déploiement sur le terrain a déjà commencé.
“L’avenir commun que nous voulons…”, Faure Gnassingbé
Parti au pouvoir et majorité au Parlement togolais après les législatives de 2018, l’Union pour la République (UNIR) se prépare à conserver sa majorité absolue. Ayant actuellement 59 sièges sur 91 à l’AN, le parti du président de la République, Faure Gnassingbé, a déjà mobilisé ses partisans le 26 février 2024 à Kara.
À l’occasion, le leader lui-même a véhiculé un message précis, lors de ce qui a été son deuxième congrès statutaire. Le président togolais a réitéré sa détermination à poursuivre les réformes majeures, dont l’objectif est de renforcer l’inclusion sociale et l’harmonie au Togo.
“L’avenir commun que nous voulons, nous le connaissons aussi. C’est celui d’un pays en paix, prospère et résilient, à l’édification duquel chacun d’entre nous aura apporté sa pierre. Sur ce chantier, les travailleurs ont la même utilité et toutes les pierres ont la même importance. Si l’une venait à manquer, l’édifice national ne serait pas complet. C’est la raison pour laquelle mon engagement demeure en faveur de la promotion de l’inclusion et de l’harmonie sociales : tous les Togolais doivent avoir part aux bénéfices du fruit de notre labeur commun”, a exhorté Faure Gnassingbé.
Quasiment un mois plus tard après ce Congrès et à quelques jours seulement du début de la campagne électorale prévue du 4 au 18 avril 2024, UNIR a aussi mobilisé ses jeunes. L’idée était de passer un message important avant les périodes électorales. “Nous allons aux élections pour gagner dans les règles démocratiques et l’ouverture aux autres”, a affirmé Mémounatou Ibrahima, Vice-présidente du parti pour le Grand Lomé.
Après 2019, l’opposition a compris la leçon
Contrairement à 2019, les partis de l’opposition ont compris que la politique de la chaise vide ne constitue pas un moyen pour eux de participer au débat politique. Faisant parler peu d’eux avant cette campagne électorale, plusieurs d’entre eux, à l’instar du Parti des démocrates panafricains (PDP), nous ont confié leurs programmes de campagne. Ce dernier, par exemple, a déjà commencé le déploiement de ses cadres dans les différentes régions du pays.
Un scrutin déterminant dans la révision constitutionnelle au Togo
Un des sujets d’intérêts actuellement au Togo, la révision Constitution, fraichement adoptée pour instaurer un régime parlementaire et non plus présidentiel, sera au cœur de cette période électorale. Faut-il le rappeler, cette loi fondamentale prometteuse est soumise à un nouveau vote des députés, après le renvoi en relecture par le président togolais.
Les législatives de cette année au Togo sont les premières après celles de 2018. Ce sera la première où les députés seront élus pour un mandat de six ans renouvelable deux fois, conformément à la révision constitutionnelle de 2019. Pour les régionales, il s’agira surtout des toutes premières organisées dans le pays, subdivisé en cinq régions. Ce scrutin entre dans la lignée de la décentralisation déclenchée en 2019 avec les élections municipales, les premières depuis 1987.